Savais-tu que l’IA épuise notre réserve d’eau douce ?

Tu te souviens des incendies qui ont ravagé le sud de la Californie en janvier ?

Les gros, c’étaient Altadena et Pacific Palisades.

Les flammes déchaînées, montant haut dans le ciel.

Les gens fuyaient en voiture et à pied.

Trente personnes sont mortes et deux cent mille ont été évacuées.

Les incendies ont détruit dix-huit mille maisons et autres bâtiments et brûlé plus de cinquante-sept mille acres de terres en Californie.

Voilà ce que je ne savais pas.

Les bouches d’incendie étaient à sec.

Quand les pompiers ont branché leurs tuyaux à certaines bouches, rien ne s’est passé.

Pas d’eau.

Et tu vois, les bouches d’incendie ne devraient pas être la solution principale pour des feux massifs comme ça.

Mais est-ce que des bouches d’incendie devraient se retrouver à sec ?

C’est un peu effrayant d’y penser.

La raison pour laquelle elles étaient à sec, c’était surtout un problème d’infrastructure.

Mais aussi ?

La Californie lutte contre la sécheresse depuis des années.

Le sud de la Californie a eu très peu de pluie l’an dernier.

Et l’eau qu’ils obtiennent ?

ChatGPT la boit à un rythme alarmant.

C’était l’un de ces moments où une horreur force les gens à regarder ce qu’on fait.

Collectivement.

Alors regarde, ils l’ont fait.

D’après une étude du Washington Post et de l’Université de Californie, chaque fois que ChatGPT génère une réponse de plus de 100 mots, ça consomme 500 ml d’eau.

Forbes a rapporté la même chose.

Imagine une bouteille d’eau en plastique sur ton bureau.

500 ml.

Disparus.

À chaque fois que l’IA répond avec plus de 100 mots à un prompt.

Ça n’a pas l’air énorme, non ?

Une bouteille d’eau.

Sauf que ChatGPT reçoit un milliard de prompts chaque jour.

Un milliard de bouteilles d’eau aujourd’hui.

Un milliard hier et avant-hier.

Un autre milliard demain et après-demain.

La Terre est si jolie, tu ne trouves pas ?

Cette belle planète bleue, troisième à partir du soleil.

Un autre truc que tu ne sais peut-être pas.

De toute l’eau sur cette planète, seulement 2,5 % est de l’eau douce.

Et la moitié, c’est de la glace.

De l’eau douce qu’il nous reste, 70 % est utilisée par l’agriculture.

Pour faire pousser la nourriture qu’on mange.

Les gens parlent de l’IA et s’inquiètent de la consommation d’énergie.

Et c’est élevé.

Ça l’est vraiment.

Mais l’énergie n’est pas le plus gros problème.

Parce que l’eau est notre ressource mondiale la plus rare.

L’eau douce, c’est la source de vie la plus pure.

Voilà ce qui se passe quand quelqu’un tape un prompt dans ChatGPT.

Quand quelqu’un tape, les serveurs font des milliers de calculs pour livrer le résultat demandé, que ce soit du texte, une image, un graphique, une carte, un problème de maths ou un rapport.

Ce processus consomme de l’énergie, ce qui chauffe les serveurs.

Pour éviter la surchauffe, on utilise de l’eau pour absorber la chaleur.

Ensuite, cette eau surchauffée est envoyée vers des tours de refroidissement où elle s’évapore.

Parlons énergie une minute, d’accord ?

La quantité d’énergie que ChatGPT utilise est stupéfiante.

D’après l’étude, l’énergie consommée en une seule journée suffit à charger huit millions de téléphones.

Ça, en un jour.

En un seul jour, ChatGPT utilise environ autant d’énergie qu’un quart de million de foyers moyens.

ChatGPT consomme plus d’énergie que 117 pays.

J’ai lu un post de blog qui disait que ChatGPT n’était pas un problème d’énergie, car plein de choses consomment plus d’énergie que l’IA.

C’est faux, parce que l’énergie n’est pas le plus gros problème.

L’eau l’est.

Parce que l’eau douce est plus rare que l’énergie.

L’eau douce est la ressource la plus rare qu’on ait sur cette planète.

Et ce n’est pas juste ChatGPT, bien sûr.

Il y a aussi Claude, Gemini, l’IA d’Amazon, Midjourney, Character AI, Canva, QuillBot, Perplexity et d’autres.

L’IA alimente les recherches Google, les fils Facebook, les recommandations TikTok et Siri d’Apple.

Les entreprises se précipitent sur le train de l’IA.

Microsoft, Meta et Amazon investissent des milliards dedans, ce qui veut dire encore plus de demande en eau.

Microsoft a rapporté que sa consommation d’eau a augmenté de 34 % en un an à cause du développement de l’IA.

ChatGPT détient 59,2 % du marché de l’IA générative et reçoit plus d’un milliard de requêtes par jour.

Chaque mois, ChatGPT consomme 1,174 milliard de gallons d’eau.

De quoi remplir 2 500 piscines olympiques.

Chaque mois.

L’eau que ChatGPT utilise pour refroidir ses serveurs, c’est la même eau douce qu’on boit, avec laquelle on cuisine, on se lave, et qu’on utilise pour éteindre des incendies.

Selon le Washington State Standard, les États-Unis abritent plus de 3 600 data centers répartis sur quinze États.

Le truc qui tue ?

20 % de ces data centers pompent leur eau dans des zones où les habitants ont déjà du mal à avoir assez d’eau douce.

Comme en Californie.

Combien de temps avant que le reste de l’Amérique connaisse le même problème ?

Non, tu ne peux pas arroser ta pelouse.

Désolé, on doit rationner l’eau.

Désolé si ta facture est énorme.

Désolé si les bouches d’incendie sont vides.

Voilà la réalité d’un milliard de requêtes ChatGPT chaque jour.

Tu sais ce que c’est, un utopiste ?

C’est une personne qui pense comme si le monde était parfait.

Les techno-utopistes pensent que l’IA va résoudre ce problème.

Parce que l’IA a toutes les réponses, non ?

Elle résout déjà plein de problèmes, alors elle va résoudre celui-là aussi, croient-ils.

Ce qu’ils oublient, c’est que les humains mettent souvent le profit des entreprises avant leur responsabilité.

Il y a des règles strictes pour l’utilisation de l’eau dans l’agriculture.

Mais les entreprises tech, elles, ont un passe-droit.

Pas de comptes à rendre, pas d’obligation de transparence.

Un rapport de Forbes dit que les politiques doivent prendre le problème en main, voir la réalité et mettre la pression sur les géants de la tech pour qu’ils agissent de manière responsable et éthique sur la consommation d’eau.

Avant qu’il ne soit trop tard.

Après les incendies en Californie et les bouches d’incendie à sec, les législateurs californiens veulent rendre les data centers d’IA responsables.

Ils veulent de la transparence sur la consommation.

Parce qu’aujourd’hui, rien n’est obligatoire.

Toutes les données qu’on a viennent du journalisme d’investigation.

Ils suggèrent aussi d’exonérer d’impôts les data centers qui adoptent des systèmes de recyclage de l’eau.

Quel monde où les politiques disent aux riches : “Tu ne paies pas d’impôts si tu arrêtes juste de détruire la planète.”

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dit que l’IA a un potentiel énorme.

Mais qu’on ne peut pas laisser les entreprises d’IA épuiser nos ressources en eau douce au nom du profit.

Et ils ont raison : l’IA a un énorme potentiel.

L’IA peut analyser des images médicales et détecter des cellules cancéreuses.

Elle a 94 % de précision pour prédire l’évolution des cancers du foie, du rectum et de la prostate.

L’Université de Californie du Sud l’utilise pour stopper le déclin des espèces menacées.

Mais l’IA générative, ce n’est pas ça.

L’IA générative, c’est juste des gens qui écrivent des histoires, laissent ChatGPT faire leurs devoirs ou produire de jolies images impossibles à distinguer de l’art humain.

Jake Grobe est l’organisateur d’un groupe appelé Iowa Citizens for Community Improvement.

Quand la nouvelle est tombée qu’OpenAI pompait l’eau déjà rare de l’Iowa pour ses data centers, il a dit que c’était une recette pour le désastre :

OpenAI devrait dépasser les 11 milliards de dollars d’ici fin 2025.

Bref, je ne dis pas ça pour vous casser le moral mais aussi pour vous parler de ces choses qui fâchent, car oui, l’IA c’est beau mais ça fait aussi beaucoup de dégâts qu’on ne doit pas ignorer lorsque nous consommons.